After Utopia Illustrations

© Sophie Z SHAO & GM KUHN
Auteurs
KUHN GM, SHAO Sophie Z.
Description

Cette bande dessinée dépeint une ville du futur appelée Agropolis. On suit l'histoire de la ferme de la Vieille Carrière et la vie ... de certains membres de sa communauté, en explorant comment les transports, les droits du travail, l'aide sociale, etc. fonctionnent dans cette société "post-utopique". L'histoire est racontée par une abeille à longues cornes qui vit également à la ferme. Cette abeille solitaire incarne ce que signifie être un "bon ancêtre" : sa courte vie est consacrée à prendre soin des générations futures.

Le mot du jury
A la lecture d'After utopia. An Agropolis for Future Ancestors, certaines choses ont frappé mon esprit. La première est le concept de "post-utopie". La première fois que j'ai lu cette histoire, qui contient beaucoup de dessins superbes, je n'étais pas sûr d'aimer ce terme. Puis je l'ai relue, et je dois dire que je l'ai vraiment apprécié. Parce que le terme "post-utopie" est une critique de ce que je suppose être le genre d'utopistes non réfléchis ou naïfs, qui veulent sauver le monde et veulent faire de bonnes choses, les meilleures choses qu'ils puissent imaginer, mais le résultat de cela n'est pas toujours très prometteur. Et c'est pourquoi l'auteur a créé le terme "post-utopisme" et j'aime cette façon de faire.Et le narrateur, le sujet de l'histoire, l'abeille, est intéressant. Parce qu'elle est le symbole d'un défi environnemental très intéressant de notre époque.  Erik Overland
La première chose à laquelle nous avons été sensible, c’est le charme des dessins, la qualité de la mise en couleur, qui donne une atmosphère très nuancée, très contrastée, loin des chromos. Et puis la deuxième chose qui nous a frappés et séduits c’est le thème. Aborder l’histoire du point de vue d’une abeille. Alors c’est d’abord un signe très positif en soi, puisque ça veut dire que dans ce monde futur, dans quelques décennies, les abeilles, dont on sait à quel point elles comptent et combien elles sont menacées, les abeilles sont toujours là. Et cette abeille qui vient de naître et qui sait que sa vie sera courte nous raconte à sa façon l’histoire d’un monde de demain qui est un monde d’après les utopies. Très longtemps on a cru que les utopies étaient une chose vraiment positive, c’est-à-dire que l’utopie c’était rêver demain. Mais ce que nous montre cette histoire c’est que l’utopie peut être étouffante, écrasante, et que peut-être le monde que nous subissons aujourd’hui et dont nous voyons les ravages et les dégâts sociaux, économiques, écologiques, a été guidé par une utopie. Par exemple, celle du productivisme. Et que la réussite d’un monde de demain c’est peut-être de se libérer de cette obligation de l’utopie, de cette obligation un peu totalisante voire totalitaire de l’utopie, pour essayer simplement de restaurer les choses. Et cette abeille se présente elle-même comme une « future ancêtre », ce qui en soi est un très joli mot.  Benoît Peeters